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La discussion OPEN de Jean-Christophe Morisseau, Red Hat avec Charles Henry

L'interview de Jean-Christophe Morisseau, Country General Manager chez Red Hat France et Charles Henry, Hybrid IT Division Leader chez HPE

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L’ouverture et la collaboration sont au cœur de tout ce que nous entreprenons chez Red Hat. Il me semblait donc tout à fait naturel d’ouvrir mon réseau LinkedIn à des partenaires et à des clients avec lesquels nous collaborons. Et pour cette première discussion Open, il était également naturel d’aller à la rencontre de HPE. L’entreprise fait en effet partie de nos partenaires historiques puisque nous travaillons ensemble depuis 1999. Nous avons vécu, mais aussi mené, côte à côte une multitude de transformations technologiques et accompagnons la modernisation des infrastructures de nos clients à travers le monde. C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous avons pu échanger avec Charles Henry autour de notre passion commune pour l’innovation, mais également pu partager notre vision du management et de la culture d’entreprise.

Jean-Christophe Morisseau : Bonjour Charles. Pouvez-vous dans un premier temps vous présenter et nous expliquer votre rôle au sein de HPE ?

Charles Henry : Bonjour Jean-Christophe. Je suis entré chez HPE il y a maintenant 11 ans. J’y ai passé dix années dans le service et le consulting, avant de prendre la direction de la division Hybrid IT. Notre mission consiste à accompagner la transformation des infrastructures de nos clients et la modernisation de leurs applications vers une IT hybride.

Jean-Christophe Morisseau : L’innovation est donc au cœur de votre métier puisque vous la portez chaque jour chez vos clients. Quelle est votre vision de l’innovation ?

Charles Henry : Ma vision idéale de l’innovation, c’est ce qu’on appelle « l’océan bleu ». C’est la conception d’un produit ou d’une solution qui va anticiper le besoin du client et amener l’entreprise sur un marché totalement nouveau avec une proposition de valeur unique. Mais c’est évidemment la plus difficile sur un marché aussi compétitif que le nôtre. Plus concrètement, nous pouvons catégoriser l’innovation chez HPE en deux grandes parties. La première est ce que je nommerais la « course en tête technologique », qui consiste à faire évoluer nos offres en continu pour rester à la pointe sur l’ensemble de nos segments et donner à nos clients la garantie que nous leur offrons ce qui se fait de mieux à l’instant T. La seconde est l’innovation itérative de marché, qui consiste à réinventer nos solutions pour les adapter à un monde IT qui change rapidement. C’est ce qui s’est produit notamment lorsque nous avons opéré un pivot vers les nouveaux modèles de consommation as-a-Service avec HPE Greenlake et vers le SW avec notre stack logicielle HPE Ezmeral.

Jean-Christophe Morisseau : La crise que nous traversons actuellement nous touche tous, de la première à la troisième ligne. Nous devons, chacun à notre niveau, nous adapter à une nouvelle réalité. Ce contexte particulier a-t-il changé la place laissée à l’innovation chez vos clients ?

Charles Henry : La crise a démontré l’importance de l’innovation. Si certains projets risquent d’être abandonnés par souci d’économie, de nombreuses initiatives stratégiques vont au contraire être accélérées car elles sont essentielles pour l’avenir des entreprises. Aujourd’hui, nous cherchons avant tout à accélérer la reprise économique de nos clients et assurer leur continuité d’activité. En cette période particulière, l’innovation doit également jouer un rôle plus sociétal. Nous avons par exemple donné une priorité aux demandes du secteur médical, que ce soit pour les hôpitaux, qui avaient un besoin urgent d’infrastructures de stockage pour l’imagerie médicale, ou pour les acteurs de la recherche, pour qui nous avons mis à disposition des ressources au sein de fermes de calcul intensif, comme celle du GENCI (Grand Equipement National de Calcul Intensif), pour contribuer à la modélisation numérique du virus.

 Jean-Christophe Morisseau : Les technologies Open Source sont très présentes dans ces environnements High Performance Computing. L’infrastructure du GENCI que vous évoquez fonctionne d’ailleurs sur le système d’exploitation Red Hat Enterprise Linux. Plus globalement, quelle place occupe l’Open Source dans la stratégie d’innovation HPE ?

Charles Henry : L’Open Source est pour nous synonyme de liberté et de communauté. Notre stratégie est marquée par cette ouverture permanente et la volonté de placer le besoin client au-dessus du reste. Nous sommes dans un environnement IT complexe et très changeant, dont les acteurs peuvent être compétiteurs un jour et partenaires le lendemain, concurrents sur une technologie et alliés sur une autre. C’est pourquoi nous proposons des solutions agnostiques et ouvrons nos matériels à la communauté des développeurs pour les familiariser avec l’architecture et qu’ils puissent doter nos machines des logiciels dont nos clients auront besoin.

 Jean-Christophe Morisseau : Les entreprises recherchent toujours davantage d’agilité, surtout en ces temps d’incertitudes. Il apparaît effectivement clairement que les leaders technologiques de demain seront ceux qui parviendront à s’ouvrir le plus possible à leur écosystème. Est-ce que HPE est également un contributeur actif de l’Open Source ?

Charles Henry : Nous sommes bien entendu très impliqués dans différents projets et ce depuis longtemps. Nous sommes tout d’abord un important contributeur du noyau Linux, à travers notre participation à la Linux Foundation. HPE est également membre depuis six ans de l’Open Compute Project et a intégré à ce titre les cartes OCP dans nos dernières générations de serveurs ProLiant. La récente acquisition de ScyTale nous positionne également comme leader des projets Open Source SPIFFE et SPIRE, liés à la sécurité. Enfin, nous sommes également membres de la Cloud Native Computing Foundation et participons activement au consortium Gen-Z, qui s’attache à définir ce que sera l’informatique de demain. Ce ne sont ici que quelques exemples mais qui illustrent bien le fait que les innovations basées sur l’Open Source sont positionnées au sein du portfolio HPE.

Jean-Christophe Morisseau : Ces liens solides que HPE a noués avec la communauté Open Source constituent donc une véritable fondation technologique. Mais au-delà de cet aspect technique, l’Open Source, c’est également un ensemble de valeurs humaines comme la collaboration et la transparence. Est-ce que cette culture influe HPE en tant qu’organisation ?

Charles Henry : La collaboration et la transparence ont toujours été ancrées dans notre culture. Notre fondateur, David Packard, est l’auteur d’un ouvrage baptisé « The HP Way », dans lequel il décrit les valeurs fondamentales que lui et Bill Hewlett ont inculquées à la compagnie. On peut y lire cette citation, extraite d’un discours de 1960 : « We come to the conclusion that a group of people get together and exist as an institution that we call a company so they are able to accomplish something collectively which they could not accomplish separately. They are able to do something worthwhile – they make a contribution to society ». Il y avait donc déjà à l’époque cette notion d’accomplissement par la communauté et par la collaboration. Aujourd’hui, cette culture est toujours présente. Notre organisation n’est pas pyramidale, mais au contraire, très aplatie, avec des équipes virtuelles constituées en fonction des projets. L’idée est de créer un environnement d’intrapreneuriat avec un style de management participatif plutôt que directif, où chaque collaborateur est un contributeur. C’est un modèle qui permet de tirer parti des idées de chacun et de favoriser l’innovation partout au sein de l’organisation.

 Jean-Christophe Morisseau : Cette volonté d’autonomisation des collaborateurs est très proche de la culture d’open leadership  en place chez Red Hat !

Charles Henry : Cela ne me surprend pas. Nous avons beaucoup d’interactions avec Red Hat au quotidien et nous ressentons cette même manière de voir les choses, d’innover et d’animer nos équipes.

Jean-Christophe Morisseau : Cette culture commune nous rassemble depuis longtemps. Cela fait plus de 20 ans désormais que nos deux entreprises sont partenaires et Red Hat a même été nommée partenaire technologique de l’année en 2019 pour les solutions de cloud hybride, lors du salon HPE Discover.

Charles Henry : Le partenariat entre HPE et Red Hat est effectivement stratégique, pour nos deux organisations évidemment, mais surtout pour nos clients. Nous pouvons être concurrents sur certains dossiers mais conservons avant tout des enjeux communs et une ambition partagée de satisfaire le besoin client. Toutes ces années, nous avons cherché à offrir aux entreprises des alternatives ouvertes aux environnements propriétaires. Cela nous a amené à évoluer du statut de leader des serveurs Linux et x86 à celui de pionnier des technologies Open Source pour le datacenter. Nous avons notamment des solutions communes particulièrement innovantes et différenciatrices sur la conteneurisation, les télécommunications ou encore les environnements SAP HANA. Et je suis sûr qu’il y en aura encore beaucoup d’autres dont nous pourrons parler dans 20 ans !

 

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À propos de l'auteur

Joanna_K

Social Media Lead at HPE